David HALLYDAY

Et si nous appelions un bon musicien, un bon musicien et un bon compositeur, un bon compositeur ? Et si nous appelions un bon rocker par son nom ? Et si nous, en bons français, ouvrions enfin nos oreilles pour écouter sa musique et reconnaissions son talent à sa juste valeur ? J’ai nommé David Hallyday.

C’est toujours la même histoire. Les amateurs de rock purs et durs ne jurent que par les musiciens anglo-saxons, comme si les musiciens Français étaient définitivement dénués de ce «feeling» qui, soi-disant, ferait toute la différence. De plus, l’artiste dont on parle ici est non seulement un excellent musicien-compositeur-interpète français (bien qu’ayant grandi aux Etats-Unis et a donc, ne l’oublions pas, cette double culture), mais il est également, je dresse une liste non exhaustive : multi-instrumentiste, «fils de», sympathique, beau garçon… De quoi en énerver plus d’un.

La première chose qui frappe depuis la sortie de l’album Satellite, est que l’on parle d’un virage rock alors que tes influences ont toujours été celles-là. C’est surprenant non ?
Disons que maintenant, il n’y a plus rien qui puisse me surprendre, je suis habitué. Je pense que les gens ne se sont peut-être pas assez intéressés à ma musique, sauf les fans hardcore qui sont là depuis mes débuts. Eux connaissent tout sur moi et savent très bien ce qui s’est toujours passé et ce qui se passe aujourd’hui. Les autres ne me connaissent pas sous cet angle-là.

Je me rappelle qu’à l’époque de mes groupes Blind Fish et Novacaïne, sans le nommer, un grand magazine de musique avait voulu nous interviewer. Une fois qu’ils ont su que je faisais partie du groupe, ils ont refusé de passer l’interview alors qu’ils avaient adoré la musique. Ah oui, c’est allé très loin !

Que ressent-on à ce moment-là ?
Ça m’a fait beaucoup rire parce qu’on les a bien eus quand même ! Et ils le savent, c’est tout ce qui compte. Ils ne sont pas tous comme ça, heureusement, mais ils se reconnaîtront s’ils lisent cette interview !

C’est bizarre, quand on rencontre un artiste ou un groupe pour l’interviewer, on «révise» son histoire. Dire que tu prends un virage rock est mal te connaître.
C’est vrai qu’à un moment donné, les gens ont été bercés par mes ballades, par des titres comme Tu ne m’as pas laissé le temps qui était plus pop, plus populaire. En effet, Repenses-y si tu veux prenait déjà ce virage-là. Mes premiers albums étaient beaucoup plus rock, mais à l’époque, l’influence majeure était plutôt New Wave, ce n’était pas le même genre de rock. Depuis les années 90, avec Nirvana, on a vu arriver plein de groupes comme Stone Temple Pinots, Soundgarden… Dans mon studio, j’ai toujours fait ce genre de chose, mais on me les changeait avant de les sortir.

Ah oui ?
On ne m’a jamais laissé faire ce que j’ai toujours fait finalement. On a donné une image de moi qui n’était pas la bonne. C’était moi à 15 %, mais le reste, puisque ça concernait la musique, cela n’intéressait pas grand monde visiblement. Et comme j’habitais aux Etats-Unis, je laissais faire en me disant «après tout, s’ils ont envie de me montrer comme ça, si ça les fait marrer…». Seulement le problème, c’est que j’étais confronté à cette image-là quand je revenais en France. Je ne m’en rendais pas compte au début, mais cela a commencé à prendre le dessus. Je me disais «mais pourquoi ils me parlent de ça ? Je ne suis pas du tout comme ça !» Bref, d’où cette volonté, je pense, de faire l’album Sang pour sang pour mon père. J’ai tenu assez longtemps avant de revenir à ce que je faisais. Il y a donc beaucoup de gens que ça surprend. Il y en a d’autres qui se disent «finalement, il revient au rock, ça nous ennuie, donc on ne va pas en parler non plus», et il y a ceux qui adorent. Il y a un peu de tout !

Mais moi, je suis super content, je me sens libre de pouvoir enfin faire tout ce que je veux. C’est important. Vis-à-vis de la maison de disques aussi, parce qu’on travaille avec eux. On parle beaucoup des maisons de disques en ce moment d’un point de vue négatif, mais je pense qu’elles commencent à comprendre petit à petit qu’un artiste a besoin de se sentir libre. A l’époque, un artiste était signé parce que quelqu’un aimait ce qu’il faisait, qu’il y croyait. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. On s’occupe de son «look», va-t-il vendre du billet, va-t-on l’aimer à la télé ? Tout est formaté pour les jeunes, il n’y a plus rien de musical. La nouvelle génération est précoce et apprend très vite. Les jeunes apprennent à chanter en regardant la télé. Ils n’ont pas des voix horribles, mais ça ne dépasse pas un certain niveau. Et surtout, ils n’écrivent pas, c’est ça qui est dramatique. Tout est formaté pour vendre. Je ne sais pas comment on va se sortir de ça.

A ce sujet, Alain Chamfort dit «on a remplacé les directeurs artistiques par des directeurs de marketing».
C’est complètement vrai. Les gens qui arrivent se battent pour leur position dans la boîte. Ils prennent des décisions très importantes sur des artistes et qui peuvent changer beaucoup de choses ; ils font ça en deux secondes, ils éliminent. Et les artistes sont trop jeunes pour savoir de quoi ils sont faits, ils se laissent guider et deux ou trois ans après, c’est fini.

J’ai rencontré un jeune artiste, Matthieu Mendès qui, du haut de ses 22 ans, arrive à imposer ce qu’il veut face à une major. Ça donne un peu d’espoir, non ?
Oui, mais ce n’est pas un produit marketing lui ! Bien sûr qu’il y a de l’espoir, mais le pourcentage est minime par rapport à la population. Que veut la majorité ? La Star Ac, point. C’est ça qui est terrible. Et ce sont eux qui achètent des disques. Je ne veux pas avoir l’air d’un «vieux con», mais ma génération était tout le temps chez les disquaires. On recherchait, on écoutait ce qui se faisait à l’étranger, on avait une culture musicale bien plus large. Plus ça va, plus on va vers des choses formatées pour faire du fric.

J’ai rencontré une gamine qui m’a dit «moi, plus tard, comme métier, je veux faire Star Ac !» Elle est tombée sur le mauvais mec, malheureusement pour elle (rires) ! Je lui ai dit qu’il ne fallait pas qu’elle commence comme ça. Il y a toute une éducation à refaire.

Et l’éducation commence très jeune.
Oui, petit, à l’école, dans les familles. Mais tout est cyclique. La France est le pays où ces phénomènes marchent encore le mieux. Ce n’est pas que je sois fondamentalement contre, mais cela véhicule des choses qui ne sont pas musicales, il y a un décalage. On ne peut pas parler musique dans Star Ac. Il n’y a rien de créatif, rien d’artistique. La seule chose bien, c’est que les gamins se font plaisir.

Revenons à toi. Comment as-tu appris la musique ?
J’ai tout appris dans ma chambre, que ce soit la batterie ou la guitare, je suis un autodidacte. Une cassette, je me mettais à la batterie et j’essayais de refaire exactement ce que j’entendais. Je pense que la musique, ça s’apprend comme ça, tel un athlète de haut niveau qui sait tout de suite faire quelque chose, et qui se perfectionne. Ça m’a semblé facile au départ !

J’ai commencé la batterie à 5 ans, puis ma mère a voulu que je fasse du piano, mais ce n’était pas mon instrument préféré. Il m’a permis de commencer à écrire des mélodies, dès l’âge de 6 ans. Vers 13, 14 ans, j’ai appris la guitare. Un professeur est venu, mais je n’aimais pas apprendre avec quelqu’un. J’aimais bien faire mes recherches tout seul. Il m’a montré des accords de base que j’ai développés ensuite.

Tu écoutais qui ?
J’essayais de reproduire les Pink Floyd, j’écoutais Led Zeppelin. Comme je suis batteur au départ, j’ai toujours joué les instruments de la même manière dont je jouais de la batterie, de façon très rythmique.

Et comme Phil Collins, jouer de la batterie en chantant ?
Il y avait John Fogerty aussi. Il y en a très peu qui font ça. Oui, j’aimais beaucoup Genesis, mais la première époque. Après Abacab, le groupe a trop changé pour moi.

A propos de jouer et chanter, quand je t’ai vu à La Cigale, j’ai trouvé le public un peu «décalé» par rapport à ta musique. Qu’en penses-tu ?
Il y a deux publics qui viennent en ce moment et ces deux publics ne se reconnaissent pas entre eux. Ce virage amène d’autres gens et c’est ce que je voulais. Mais lorsqu’un artiste a la chance d’être là depuis 20 ans, il se développe quelque chose de très fort avec le public. Ceux qui sont là depuis le début, qui sont fidèles, sont un peu «possessifs», ils regardent les nouveaux l’air de dire «qu’est-ce que tu fais là toi ?» C’est très étrange, mais c’est comme ça.

Non, je les ai trouvés bien du début à la fin. Je pense qu’il y a aussi cette notion de découverte, ils sont surpris. On a fait un concert à Aix-les-Bains, le seul où le public était assis. On l’appréhendait beaucoup. Après deux chansons, ils étaient tous debout ! C’était une des plus belles dates. Ça dépend aussi de l’ambiance qu’il y a dans la salle. Il y a des gens qui sont plus ou moins démonstratifs, il y en a qui n’aiment pas montrer leurs émotions. Quand tout le public est en osmose, c’est génial. La rencontre de ces deux publics, l’un fidèle depuis toujours, l’autre qui n’attendait pas ça de moi, donne peut-être cette impression.

La 2e partie de la tournée sera intéressante parce que son image est déjà plus «développée» vers l’album, et les gens le connaissent maintenant.

david hallydayBeaucoup de choses ont été dites sur les textes. Pour ma part, j’ai envie de te dire ceux qui, à mon avis, servent le mieux ta musique, en étant très sélective, je précise !
Oui.

Il y a trois titres : Côté sombre, D’un peu plus près et Pardonnez-moi.
Bingo, moi c’est pareil ! Ce sont les mêmes. Non, il y a Fleur Cannibale que j’aime beaucoup aussi. Les autres sont moins adultes, Le Défi est plus ado. Dans ce style de musique, ce n’est pas facile de trouver les paroles en français. En anglais, c’est plus simple de trouver le mot juste. C’est mon premier coup d’essai de chanter en français sur cette musique. A l’avenir, je sais ce que je vais reproduire et ce que je ne vais pas reproduire.

Côté sombre est l’une de mes chansons préférées de l’album de toute manière, Pardonnez-moi aussi, sans oublier On ne récolte que ce qu’on sème. Toutes ces chansons qui sont un peu comme un cri de colère sont efficaces. Ce côté sombre marche bien avec moi. Les paroles de François Welgryn sont formidables.

Est-ce le même qui écrit des textes pour enfants ?
Oui, et justement, c’est ça qui est intéressant. Il pourrait réécrire J’ai demandé à la Lune (ndrl. Chanson d’Indochine, texte de Mickaël Furnon) de façon différente. Il a une façon très imagée d’écrire. Il a tout de suite capté ce que je voulais. Il a écrit «Le noir me va si bien / M’allonger dans les ombres» (Côté sombre). Il a très bien compris cet univers un peu douteux et sombre dans lequel j’aime bien vivre. J’aimerais qu’elle sorte en single.

Pardonnez-moi aussi ?
Oui, elle me va tellement bien par rapport à ce que j’ai vécu.

Tu as dit «je me pose toujours la question de savoir comment les chanteurs arrivent à interpréter les compos des autres».
Oui, je ne sais pas comment ils font.

Est-ce qu’on ne pourrait pas se poser la même question au sujet des textes ?
Non, parce que c’est une question de mélodie et une mélodie, c’est un rythme. Quand la mélodie et le rythme viennent de toi, c’est comme une évidence.


Mais les mots aussi sont des rythmes ?
Oui, mais je m’adapte très bien. Comme j’ai bien compris ce qu’était un rythme, quand même (!), je n’ai aucun mal à chanter, parce que c’est quelque chose qui sort de moi. Il y a des mots qui viennent de moi dans toutes mes chansons, que j’ai posés sur mes maquettes et qui sont réadaptés.

Parles-tu des thèmes abordés avec les auteurs ?
Oui bien sûr. J’ai rarement pris des textes comme ça. Il m’est arrivé d’accepter en écrivant certains titres pour les autres, mais c’est rare.

Tu as réalisé cet album avec Paul Reeve (ndlr. réf. Muse, entre autres). Beaucoup d’artistes font leur album à l’étranger. Quelles différences y-a-t-il entre un réalisateur français et un réalisateur anglo-saxon ?
Il m’est arrivé de travailler avec un Français : Pierre Jaconelli. Il a fait des choses très différentes, mais du rock aussi. La plupart des réalisateurs anglais sont aussi musiciens. Leurs fonctions ne s’arrêtent pas à leur rôle de réalisateur, ils font souvent partie du groupe, ou font beaucoup d’autres choses. Mais je pense que c’est une question de snobisme finalement. Ça peut être positif pour la musique, mais leur comportement en France, c’est : «si tu n’as pas une image rock, tu peux me présenter ce que tu veux, je n’écouterais pas». Je t’ai donné l’exemple de l’interview tout à l’heure, là, c’est la même chose. Alors qu’aux Etats-Unis, ils vont écouter et s’ils aiment, ils vont y aller à fond. C’est tout ce qui importe dans la musique : travailler avec des gens qui font vibrer. En France, on classe, tout est rangé dans des tiroirs, personne ne se mélange. Il n’y a pas une grande ouverture d’esprit, c’est dommage.

La grosse différence entre les anglo-saxons et les Français, c’est cette question sociale. Je n’ai pas la science infuse, mais c’est ce que je ressens au fond de moi, ce que je pense. Je peux me tromper. J’ai cette double culture puisque j’ai vécu 35 ans aux Etats-Unis, donc je vois comment cela se passe. C’est un autre monde. Comme tu disais, on a de très bons musiciens en France, parfois même meilleurs que là-bas, mais on ne les utilise pas de la même manière. On ne sait pas les garder. Ils ont su garder mon père qui fait partie de la culture française, Sardou, ceux qui ont disparu malheureusement, mais il y en a très peu.

Et Eddy Mitchell !
Oui, Eddy Mitchell. J’adore le personnage ! Mais ça s’arrête là. Il n’y a pas de reconnaissance du travail ni de la réussite en France. L’éducation se transmet de père en fils, de famille en famille, mais on ne peut rien transmettre aux gamins parce qu’on vit depuis 30 ans, 35 ans dans un système qui ne marche pas. On vit dans un système de fainéantise, de «glandouillage». On peut gagner de l’argent sans rien faire. C’est génial ! C’est quand même ahurissant.

C’est étrange, les Français qui ont la réputation d’être chauvins devraient au contraire encenser leurs bons musiciens, non ?
Non, on lui tape dessus dès qu’il commence à avoir du succès. Il n’a plus le droit d’exister. Et c’est dans tous les domaines comme ça, la jalousie, «pourquoi lui et pas moi ?» Dans la vie, il faut se contenter de ce qu’on a. A un gamin que j’entendais dire des choses comme ça, j’ai répondu «mais si ça te gêne qu’il réussisse, bosse ! Essaye d’être mieux que lui au lieu de gueuler. Tu ne fais rien de productif. Vas-y, vas t’entraîner, vas répéter, il l’a bien fait lui !»

Je pense que si quelqu’un avait une baguette magique pour changer tout ça, personne ne voterait pour lui. Personne ne veut que ça change.
Je vais me faire insulter en disant ça, mais ce n’est pas grave : je pense que l’envie de réussir vient du manque. Quand tu as ce qu’il faut et que tu ne veux pas en faire plus, tu peux très facilement te contenter de peu. Mais à ce moment-là, il ne faut pas critiquer celui qui, peut-être, a plus de chance, réussit mieux, gagne plus d’argent, a une meilleure vie, a plus de liberté. Ce sont des choses qui se travaillent, qui s’acquièrent, mais pour ça, il faut foncer. J’ai été élevé comme ça. Et quand j’ai commencé ce métier, je me disais «tous les matins, quand tu ouvres les yeux, c’est la guerre. Si tu ne le fais pas, un autre le fera et prendra ta place».

Justement, tu travailles beaucoup tes instruments ?
Oui, je bosse tout le temps. Je ne devrais pas dire ça parce que ce n’est pas un travail pour moi, c’est un amusement, un plaisir. Ça a toujours été le cas. Mon terrain de jeu, c’était celui-la. J’ai ajouté quelques facettes à ce terrain maintenant, mais mon plaisir a toujours été la musique. Je suis un grand gamin, j’aime jouer !

Concernant la création, l’inspiration s’explique-t-elle finalement ?
Non, c’est une nature je pense, un peu comme les médiums qui arrivent à sentir des choses.

Comment composes-tu, à la guitare, à la batterie, pourquoi pas ?!
Oui, quelquefois ça commence par un rythme, pourquoi pas ! Non, je compose à la guitare généralement. Ça vient comme ça, je commence à gratouiller, parfois, j’ai quelque chose de plus concret en tête. D’ailleurs, j’ai appris que quand ça ne vient pas, j’arrête, je n’insiste plus. Quand je suis inspiré, c’est quelque chose que je ressens tout de suite, il y a une force qui me pousse à y aller, j’en ai envie. Je sens quelque chose qui me prend au ventre.

Tu n’as jamais été tenté de prendre un stylo et d’écrire tes textes ?
Si, c’est arrivé quelquefois, mais ce n’est pas dans ma nature. C’est bizarre d’ailleurs. Il s’est tout de suite passé quelque chose de très musical en moi, j’ai vite compris ça. J’écrivais peu quand j’étais gamin. J’ai fait passer mes sentiments par la musique, c’est ce que je savais faire le mieux.

Tu as en projet de sortir cet album en Angleterre, je crois ?
Oui, on est en train d’y travailler. Il a été mixé d’une façon un peu différente, la voix un peu plus en dedans, mais il n’a pas été retravaillé. Il ne s’agit pas seulement de le sortir, il faut bien réfléchir à la façon de le présenter. Paul connaît beaucoup de monde qui peuvent être intéressants et me les présente. C’est toujours un peu la loterie ce genre de chose. Un artiste sort, si ce n’est pas celui-la, ce sera un autre…

Quand des musiciens parlent d’un musicien…
Je dois maintenant avouer quelque chose au grand jour : je ne parle pas anglais (bouh… la honte !). Sachant cela, David s’est tout naturellement proposé pour me servir d’interprète afin d’interviewer ses musiciens, heureux qu’on leur donne la parole. Merci David ! Sont donc présents Rob Elton (guitariste), Steve Fishman (bassiste) et Tam Johnstone (batteur).

Comment avez-vous rencontré David ?
Nous avons tous été contactés par Paul Reeve, qui a réalisé l’album. On s’est rencontrés dans un studio de répétitions où les groupes ont l’habitude de venir.

En tant que compositeur-interprète, David vous laisse-t-il de la place pour proposer des choses ?
Oui, il nous laisse beaucoup de liberté, même si c’est vrai qu’à la fin, c’est lui qui décide !

David : Je me permets de répondre à ça. On travaille tous dans le même but : que la musique soit bien. Donc si je ne sens vraiment pas quelque chose, on ne le fera pas. Mais je pense qu’ils ne le sentiront pas non plus. La musique, c’est ça, faire des expériences et voir ce qui marche ou pas. C’est l’intérêt d’avoir un groupe, sinon, tu travailles tout seul chez toi.

Lorsque vous entendez les maquettes qui sont déjà très avancées, avez-vous une idée de ce que vous allez faire ?
De temps en temps, mais travaillant comme un groupe, parfois les choses qui sont sur l’album sont très différentes de ce qu’il y avait sur la maquette car elles sont retravaillées et prennent une tout autre direction.

Qu’est-ce qui définirait le mieux David dans son travail ?
Lorsque nous jouons, il arrive à tirer les éléments des uns et des autres en sachant ce qui va le mieux fonctionner ensemble, comme un orchestrateur.

Est-il plus facile pour vous d’avoir quelqu’un qui sache jouer des instruments ?
Oui, beaucoup plus facile. Lorsqu’un chanteur veut nous expliquer son idée, c’est très compliqué, ça peut durer des heures. Tandis que lui, il prend la guitare ou la batterie et nous montre ce qu’il désire. Il est très relax en studio, ça se passe très bien !

Thanks ! (le seul mot que je connaisse !)

Propos recueillis par Maritta Calvez en février 2005 (magazine MusicView n°3)

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