Au fil du temps, les claviers arrangeurs ont pris une place de plus en plus importante dans le monde musical. Si les modèles haut de gamme vous semblent inaccessibles, d'autres instruments, tout aussi performants mais plus abordables question prix, existent, comme le GEM PK?.
Les arrangeurs ont le vent en poupe et cela se ressent. Dans le numéro 116 de Keyboards, un guide d'achat des claviers portables était présenté, tandis que dans le précédent, nous abordions le banc d'essai du GEM SK76, instrument d' une extrême richesse et ouvert vers d'autres horizons comme l'intégration de l'échantillonnage.
Certes, bien souvent, les prix de ces engins admirables laissent rêveur nombre d'entre vous. Pourtant, sans casser sa tirelire, il existe des modèles qui n'ont rien à envier aux fleurons des constructeurs.
Pour preuve, ce nouvel arrangeur signé GEM (General Music) adopte une philosophie fort sympathique, à savoir faire le maximum, pour une dépense minimum. Voyons si le pari est tenu...
GEMça
D'un design assez sobre, le PK7 arbore un clavier de 61 notes, sensible à la vélocité, un écran LCD rétro-éclairé, une molette de pitch bend et les divers boutons en façade permettant d'accéder aux paramètres de l'instrument.
Aux deux extrémités supérieures de l'appareil, on trouve les haut-parleurs, délivrant chacun une puissance de 6 watts - amplement suffisant pour une écoute en appartement.
Si la qualité d'amplification n'est certes pas le point fort de ce modèle, une fois relié à une console ou une chaîne hi-fi - voire au casque -, via la sortie audio stéréo à l'arrière du clavier, celui-ci prend une toute autre dimension. Sans égaler le SK76, le PK7 dont le chip sonore est issu du WK3, mais en version améliorée, offre sans conteste un rendu de bonne qualité.
Doté de 384 sons PCM et de 16 kits de batterie, le clavier GEM propose la panoplie sonore traditionnelle allant du piano aux cuivres, en passant par les cordes, les sons de synthés ou encore les effets - une mention particulière pour les basses et les cuivres qui se démarquent agréablement.
Les 384 sons se répartissent en trois banques. La première, comprenant 127 sonorités, est compatible General MIDI. Les deux autres, se composent d'un enrichissement de la norme GM (c'est-à-dire qu'elles conservent un classement hiérarchique des sons similaire) tout en apportant une nouvelle palette sonore propre à GEM. Quoiqu'il en soit, ces trois banques sont compatibles avec le nouveau format GMX de la marque italienne (voir encadré).
Un arrangeur stylé
Le PK7 est doté de 96 styles d'accompagnement en ROM et 8 en RAM utilisateur. Chacun d'eux possède quatre variations, quatre introductions, quatre « break » et quatre finales, le tout enregistré sur cinq pistes - batterie, basse et trois autres pour les différents arrangements.
Tous ces paramètres sont accessibles en temps réel, par l'intermédiaire de boutons dédiés - par exemple Variation 1, Fill In A, Intro... Le résultat sonne bien et les types d'accompagnements offrent tout ce dont on a besoin : rock, funk, jazz, dance, latin et traditionnel.
Une liste récapitulative sur la face avant du PK7 référence tous les rythmes disponibles - ainsi que les sonorités. Il suffit alors de taper sur le pavé numérique gauche le chiffre correspondant à la banque d'accompagnement désirée, et le tour est joué. Rien de plus simple !
Seule ombre au tableau, il n'est pas possible de créer ses propres arrangements et de les sauvegarder. Cela dit, ceux en mémoire interne sont tellement riches que l'on peut passer des heures entières à les utiliser, sans pour autant se lasser.
Séquences, morceaux et disquettes
Le clavier GEM est équipé d'un séquenceur seize pistes capable d'accueillir jusqu'à sept morceaux, dans la limite mémoire disponible. Plusieurs formats sont reconnus comme GEM PK, WK, CD et bien sûr MIDI File (SMF 0 et 1). Lors de la restitution d'un morceau, vous pourrez contrôler en temps réel le volume de chacune des seize pistes. De plus, l'instrument reconnaît, hormis le standard de formatage propre à GEM, les disquettes formatées MS-DOS, Atari ST et Falcon, en 720 Ko ou 1,44 Mo.
Trois options sont possibles : « Preload » qui autorise le chargement pendant que le séquenceur est activé, « Direct from disk » qui permet de jouer un morceau directement à partir de la disquette sans avoir à charger celui-ci en RAM - utile pour les fichiers dont la taille dépasserait celle de la mémoire du PK7 -.
Et enfin « Slow/Fast » qui ouvre deux possibilités : soit charger rapidement en mémoire mais en bloquant les autres fonctions de la machine, soit charger lentement mais en conservant la caractéristique « Preload » évoquée ci-dessus. Cette dernière s'avère très pratique si vous enchaînez des morceaux rapidement, par exemple sur scène !
Au niveau de la restitution sonore et de la compatibilité General MIDI, le PK7 s'en tire avec tous les honneurs. De nombreux morceaux ont ainsi été testés et le résultat montre une fiabilité quant à l'attribution des différentes sonorités et la reconnaissance des événements MIDI comme le panoramique et le niveau des effets (réverb, chorus). A ce propos, le PK7 arbore une implémentation MIDI assez complète, notamment sur les changements de contrôle reçus.
Certes, ce n 'est pas un clavier maître professionnel - ce qui n'est d'ailleurs pas son rôle -, mais néanmoins, il offre des possibilités intéressantes : NRPN, RPN, pan, sustain, niveau de réverb/chorus... en transmission sont des exemples concrets qui illustrent l' ouverture MIDI de l'appareil.
Echantillons
D'origine, le PK7 est capable de lire des échantillons à partir d'une disquette ; il les intègre dans sa mémoire «Sample RAM» et permet ensuite leur édition. Cette mémoire est de l'ordre de 100 Ko, ce qui est, il faut l'avouer, assez faible, mais permet quand même quelques petites excentricités musicales.
L'édition des échantillons demeure également modeste : on ne peut agir que sur les effets assignés (réverb et chorus), le volume, le panoramique et l'accordage - jusqu'à un demi-ton chromatique au-dessus ou au-dessous de l'accord. Cela dit, le PK7 conserve les samples en mémoire, même lorsque l'instrument est éteint (une sauvegarde sur disquette est vivement conseillé, on ne sait jamais...).
Petite cerise sur le gâteau, si l'on adjoint à l'appareil l'interface audio/vidéo (proposée à environ 350 € TTC), il devient possible d'échantillonner par l'intermédiaire de la prise d'entrée, soit à un niveau micro, soit à un niveau ligne.
La résolution d'échantillonnage est de 12 bits, pour un maximum d'environ six secondes. Enfin, les samples (enregistrés ou chargés par disquettes) peuvent être ensuite assignés à l'un des quatre pads du clavier.
De plus, l'extension audio/vidéo incorpore une sortie vidéo (RGB ou S-VHS) qui permettra de visualiser, sur un écran externe, les paroles d'un morceau contenant une piste Lyrics. Le karaoké est à portée de main !
En conclusion
Commercialisé au prix de 850 € TTC, il est clair que le PK7 se place en excellente position dans le marché des claviers portables d'entrée de gamme. Disposant de nombreuses caractéristiques que l'on rencontre généralement sur les claviers dont le tarif s'affiche avec cinq chiffres - comme la lecture d'échantillon et la possibilité de sampler -, cet arrangeur devrait ravir le débutant qui souhaite faire ses armes avec un appareil complet, performant et très simple d'utilisation. Notons au passage que le manuel d'utilisation, fort bien réalisé, est particulièrement adapté aux besoin du novice.
En entrée de gamme et pour ceux qui n'ont qu'un budget assez serré, le PK5 devrait les combler. D'une structure similaire au PK7, il ne se différencie que par quelques fonctionnalités en moins. Pas de lecteur de disquettes intégré, pas d'écran rétro éclairé (cela n'a rien de dramatique) et côté sonorités, il en possède 256 + 8 kits de batterie (contre 384 + 16 drum kits pour le PK7). De plus, il n'est pas possible de lui adjoindre l'interface audio/vidéo optionnelle. Pour un prix assez agressif - dans le bon sens du terme - de 500 € TTC, le PK5 est l'outil idéal pour qui souhaite débuter avec un clavier arrangeur de bon aloi, sans se ruiner. |
Depuis l'apparition du standard General MIDI, force est de constater que chaque constructeur y va de son format propriétaire. Reconnaissons tout de même une chose, le GM est maintenant intégré dans tous les instruments, ce qui autorise une souplesse d'utilisation entre différents appareils. Mais il est également appréciable de se rendre compte que le GM a suscité des vocations. Si Yamaha s'est démarqué avec le format XG, GeneralMusic possède également une extension au General MIDI avec le format GMX qui rend compatible les trois premières banques de sons de tous les instruments de la série WK. Les PK5 et PK7 sont bien évidemment compatibles GMX. |
Test réalisé en février 1998 par Ludovic Gombert (Keyboards magazine n°118)