Depuis son apparition en septembre 1988, la série 1000 n'a pas cessé d'évoluer. Qu'il s'agisse d'ouverture vers l'extérieur (interfaçage avec mémoires de masse, connexions digitales), ou implémentation de nouvelles fonctionnalités logicielles, les versions disquettes (programmes se chargeant à l'aide de la fonction Operating System) se sont succédé à un rythme effréné avant d'être disponibles en ROM uniquement.
Pour vous aider à y voir plus clair et plonger dans un passé de plus en plus lointain, voici un rapide historique des différentes évolutions, avec de longues explications à partir de la version 2 du système :
Version 1.O (disquette)
Sortie du S1000 sur le marché (Septembre 1988).
Version 1.1 (disquette)
Gestion des disques durs Atari Mégafiles à l'aide de l'interface IB 102.
Version 1.2 (disquette)
Time stretching et velocity start (versions S1000 et S1000HD uniquement).
Version 1.3, V.1.3 BD, V.1.3 PB (disquette)
Ces versions gèrent jusqu'à huit disques durs SCSI, par le biais de l'interface IB 103.
Version 1.6 (disquette)
Échantillonnage digital direct et commutable au standard AES/EBU à partir de l'IB 104. De nombreuses possibilités logicielles ont été rajoutées : mixage d'échantillons, chargement des volumes de disques durs par changement de programme MIDI, accord de la zone de bouclage, influence de la vélocité sur le volume par zone de jeu, sostenuto MIDI, effacement global d'un programme et de ses échantillons, rééchantillonnage à une fréquence variant de 11 à 48 KHz, etc. Cette dernière option permet notamment une meilleure gestion (économie) de l'espace mémoire.
Version 2.0 (ROM)
Généralités
Nouvelles initialisations : les procédures "par défaut" ont été révisées pour améliorer leur efficacité. L'affectation des formes d'ondes de base (square, sawtooth, pulse) aux trois derniers Keygroups de la page SMP1 du mode programme ont été supprimées. En enregistrement, le vu-mètre d'entrée est désormais commuté sur "on", permettant un réglage de niveau immédiat. Le monitoring du résultat est également plus performant, puisque l'échantillon est désormais privé de release en lecture.
Sur un autre plan, certaines valeurs initiales se sont révélées plus appropriées à l'usage. Nous allons les passer en revue. Les enveloppes du mode "Program" sont préréglées à 00/50/99/45 (AD8R), et le suivi de clavier du filtre passe à 12. Côté modulation, la plage du pitch-bend est de +/- 2 demi-tons, et la vitesse du LFO plus "musicale". Le volume de sortie d'un programme est fixé à 80, laissant une marge de manoeuvre plus importante à l'équilibrage de niveau des Keygroups.
Dernière nouveauté, après demande de suppression d'un programme en mémoire, le S1000 cherche les échantillons exclusivement utilisés par ce programme pour en proposer l'effacement.
Compatibilité S900-S950-S1OOO: la bibliothèque pour S900 et S950 se monte à plusieurs milliers de sons qui pouvaient à l'origine être relus par le S1000 sous forme de "samples", mais nécessitaient une totale reprogrammation. Dorénavant, la compatibilité ascendante des S900/S950 vers le S1000 inclut aussi la relecture des programmes. Adieu donc les pertes de mappings, enveloppes, filtres, et autres paramètres.
Edit Program
Le mode programme : l'accordage global d'un programme est désormais autorisé, et les paramètres du LFO bénéficient d'un suivi de clavier (vitesse, profondeur et délai, en fonction des notes jouées). Ce même suivi de clavier pourra influencer négativement le filtre (fréquence de coupure inversement proportionnelle à la note jouée). Voici donc des paramètres d'expression rarement rencontrés sur les instruments MIDI actuels.
Jusqu'à présent, l'assignation de la zone de jeu des keygroups (mapping) était un travail de longue haleine. Pour vous simplifier la vie, cette manipulation s'effectue dorénavant à partir de tout contrôleur MIDI (clavier, etc). Pour les Keygroups, le point de départ de chaque sample, en lecture, pourra être piloté par la vélocité. Cette même vélocité agira en volume, non plus seulement sur un programme, mais aussi de manière individuelle sur chaque Keygroup.
Côté MIDI, le monitoring incorpore un choix de modes (OMNI-ON ou CH 1 à 16), tandis que la "soft-pedal" influera sur le volume, le filtre, et la vitesse d'attaque. Tout un programme, pour des contrôles très élaborés.
Edit Sample
Economie de mémoire : saviez-vous que la bande passante du S1000 atteignait les 20 kHz (pour une fréquence d'échantillonnage de 44,1 kHz), alors que de nombreux instruments plafonnent bien en deça de cette limite ? Non ? Alors, halte au gaspillage de RAM ! Pour gagner de la place sur un sample existant, il suffit de le reéchantillonner (resampling de 8.000 à 65.535 Hz) à unefréquence plus basse. Vous devrez comme d'habitude nommer l'échantillon de destination (évitant ainsi la destruction de l'original).
Suivant le sens et le degré de la manœuvre, un certain nombre de points seront ôtés ou ajoutés, altérant de ce fait la hauteur tonale du sample. Pour rendre le procédé transparent, le S1000 calcule directement l'offset de transposition correspondant.
Hormis un souci d'économie, la manipulation inverse (ou resampling à une fréquence plus élevée) donne de meilleurs résultats 1ors d'une transposition de l'échantillon. Pour l'anti-aliasing, quatre valeurs pré-programmées sont à votre disposition, ainsi qu'une position "auto-filter"·
Fonction A --> J : dorénavant, il vous est possible de récupérer de la dynamique et d'améliorer le rapport signal/bruit d'un échantillon. Choisissez la source (A), nommez la destination (J), réglez l'augmentation d'amplitude en décibels. La fonction d'optimisation de gain est à vous ! (-25 à +25 dB).
Fonction splice : l'ancienne page "join" bénéficie elle aussi du réglage de gain, pour les échantillons A et B (+/- 25 dB). D'où une petite idée de nettoyage signée de la main du maître Alain Resplandin : jusqu'à présent, la page "join" (splice) autorisait la mise bout à bout de tout ou partie de deux échantillons avec un éventuel temps de recouvrement croisé (x-fade-over). Le principe étant basé sur un fondu-enchaîné, ou fade-out du premier sample, simultané au fade-in du second. Le second sample étant vide, 1l suffit de programmer le crossfade de la longueur du fade in/out que l'on veut obtenir. Ainsi, vous pourrez nettoyer un échantillon en douceur avec encore plus de précision, par le début ou par la fin (fade in/out). Il vous suffira pour cela d'enregistrer préalablement l'autre échantillon à vide.
Fonction Sample Merge : la fonction "Sample Merge" mixe deux échantillons. Il faudra e~auparavant définir leur accordage (resampling), leurs points de début et de fin, régler leur gain dans une fourchette de +/- 25 dB (balance), régler le temps d'x-fade-over (shuntage du plus court échantillon, ou du premier des deux, en cas d'égale longueur), et bien évidemment nommer la destination. De quoi programmer des "layers" sans perte de polyphonie.
Loop tuning : en ED.2, bienvenue à l'accordage d'une boucle "hold". Voilà un moyen efficace pour mettre à niveau la hauteur de 1 attaque d'un son avec celle de sa boucle, surtout si cette dernière intervient sur un petit nombre de cycles.
Stretching pour tous : nous avons gardé le meilleur pour la fin avec le fer de lance de la version 2.0, le time-stretching. Pour ceux qui prennent le train en marche, il s'agit d'une compression ou expansion temporelle, sur tout ou partie d'un échantillon, sans altération de hauteur. En pourcentage, la plage d'action démarre à 25 % (compression au quart de l'original) pour atteindre un maximum de 2 000 % (expansion de facteur vingt). Les modes de stretching sont au nombre de deux : le mode cyclique, conseillé pour un échantillon de hauteur fixe (une aide similaire à celle de l'auto-loop trouvera pour vous la meilleure valeur de longueur de cycle), et le mode intelligent, plus approprié aux sons complexes comme la musique ou la voix (un indicateur de qualité fixera les limites de la recherche, tandis que le paramètre width "crossfadera" les parties stretchées et non stretchées).
Le S1000 : un système ouvert
L'un des points forts de la série 1000 réside dans ses facultés d'interconnexion aux mémoires de masse (IB102 pour le format Atari/Supra, IB103 pour le SCSI), et aux unités numériques (IB104 pour le standard AES/EBU). De telles ouvertures vers l'extérieur décuplent les possibilités de la machine d'autant plus que ces périphériques sont en pleine période de croissance. Nous avons testé les plus performants d'entre eux afin de vous aider dans votre choix.
S1000 et mémoires de masse: l'important aujourd'hui, c'est l'aspect pratique de la mise en oeuvre. Tout comme une disquette une mémoire de masse (disque dur, disque optique numérique... ) doit subir un formatage préalable, pour être opérationnelle. La version 2.0 est ici capable d'adresser un maximum de 510 mégas divisés structurellement en un certain nombre de partitions.
Celles-ci seront de taille égale pour l'ensemble du support (au choix: 30, 40, 50 ou 60 mégas), et chacune d'entre elles se verra affecter une lettre automatiquement. Après formatage, chaque partition sera subdivisée en un maximum de 128 volumes, chargeables automatiquement en mémoire, à réception d'une commande MIDI de changement de programme. Vous pourrez chaîner jusqu'à 8 unités Atari ou Supra, et jusqu'à 7 périphériques SCSI. Pour cela, il convient de régler conjointement un numéro d'identification, et sur la mémoire de masse, et sur le S1000. Dans le même genre d'idées plusieurs S1000 pourront partager la même mémoire de masse.
La révolution des mémoires amovibles : nous avons testé parallèlement deux disques durs amovibles d'une capacité de 44 mégas : le Mégafile Atari, et le Mégadrive DCI (à liaison SCSI). Si le prix du lecteur est légèrement plus onéreux qu'un disque dur fixe (moins de 1 500 € TTC), le prix au méga devient inférieur dès la deuxième cartouche (entre 150 et 160 € TTC pièce). De plus, la compatibilité des cartouches est totale entre Mégafile et Mégadrive.
Les plus gourmands d'entre vous s'orienteront certainement vers l'avenir avec le Disque Optique Numérique (D.O.N.), bénéficiant d'un support réinscriptible à volonté. Celui que DCI nous avait prêté encaissait ses 320 mégas par face (640 en tout). Mais si l'accessibilité à une banque de sons conséquente est votre principale préoccupation, un lecteur CD-ROM au format SCSI fera l'affaire.
Interfaçage numérique : La vocation de l'interface AES/EBU est de communiquer en numérique direct. Mais saviez-vous que grâce à elle, un DAT pouvait fonctionner en tant que streamer ? Et d'abord, qu'est-ce qu'un streamer ? Un streamer se présente généralement sous la forme d'un lecteur/enregistreur à bande sur lequel on effectue des sauvegardes d'une quantité de données numériques importante (contenu d'une mémoire d'un disque dur...). Et bien n'importe quel DAT pourvu d'entrée/sortie digitales sera à même de sauvegarder les échantillons, mais aussi les programmes du S1000. De plus, l'accès à l'information est grandement facilité par la présence de subcodes (index), rencontrés sur ce type d'enregistreurs.
Version 2.1 (ROM)
Dans ses grandes lignes, la nouvelle version 2.1 est axée sur la gestion de nouveaux périphériques SCSI, l'adaptation de la fonction Streamer aux particularités de certains DAT, et l'extension de la RAM à 32 Mo. Rien que ça.
Pour rappel, l'interface numérique AES/EBU (IB 104) permet notamment de sauvegarder le contenu de la RAM ou d'une mémoire de masse connectée au S1000 sur une cassette DAT : c'est la fonction dite de Streamer. Mais quelques rares DAT n'en font qu'à leur tête: ils commutent en mode pause après enclenchement de la touche record, en attendant la réception d'un flag (sorte de top numérique de départ) pour enregistrer. Etrange phénomène.
Le seul moyen de leur faire avaler des données en l'absence de flag, c'est de démarrer l'enregistrement au vol après que le S 1000 ait commencé à émettre le contenu de sa mémoire ou de son disque dur. Mais dans ce cas, l'enregistrement devient inutilisable puisque le DAT rate systématiquement les toutes premières informations.
C'est pourquoi la version 2.1 gère désormais l'envoi d'un flag, permettant une totale compatibilité avec n'importe quel DAT (exception faite du. TCD1O Pro Sony, qui, s'il enregistre bien les données en AES/EBU standard, les relit dans un format qui lui est propre. Merci Mr. Sony). Mais au fait, avez-vous déjà songé qu'un DAT pourrait constituer un excellent disque dur amovible de plus de 500 Mo par cassette ?
SCSI et Cie
Des drivers supplémentaires ont été intégrés, et l'interface SCSI est heureuse de vous annoncer l'arrivée de nouveaux périphériques. En voici la liste :
• DON à 1.024 octets par secteur de type Sony EDM-1 DAO.
• Disque dur amovible Data Technology HF 24-LPS (avec cartouches Verbatim 24 Mo).
• Disque dur amovible PLI Infinity 40 Turbo (40 Mo).
• CD-ROM Toshiba XM-S100A
• CD-ROM Denon DRD-253
Rappelons que, pour étendre la mémoire jusqu'à 32 Mo par adjonction de cartes EXM008 (8 Mo chacune), une modification hardware est indispensable. En mélangeant EXM008 et EXM005 (2 Mo) pour un maximum de quatre extensions, de nombreuses combinaisons entre 2 et 32 Mo sont autorisées.
Updates : la marche à suivre
Les appareils en ancienne version peuvent donc être modifiés en V2.1 avec ou sans la modification du circuit imprimé selon que vous envisagez ou non une carte EXM008.
- Les EPROM et le schéma sont expédiés contre 45€
- Envoi et réception du S1000 (à charge de l'expéditeur) et 60€
Dossier réalisé par Ludovic Gombert, à partir des éléments issus des magazines "Aktion Akai".
Version 4.4 (ROM)
Permet de lire les samples et les disquettes issus de la série S3000.