Les fabricants de consoles « home studio » doivent une fière chandelle à l'inventeur des sorties séparées. Presque autant de tranches sont nécessaires au mixage d'une poignée d'instruments MIDI, qu'à celui du philharmonique de Berlin ! La réponse de Roland : 48 voies dans un rack 6U.
En comptant le nombre de tranches de la M-480, vous vous apercevrez qu'en réalité, elle n'en comporte que 24 (et en comptant vos économies, vous vous apercevrez qu'une tranche coûte moins de 75 €, soit très exactement 3 340 € TTC pour l'ensemble, prix généralement constaté au 1/4/91).
L'astuce réside dans le fait qu'une tranche traite deux entrées à la fois. Chacune de ces entrées possède un jack mono en face arrière (niveau ligne -30 dB), un double potentiomètre pour les réglages de gain et de panoramique, un indicateur de saturation (diode), ainsi qu'un interrupteur mute.
Traitement de faveur
Partant du principe que le timbre se travaille de plus en plus à l'intérieur du générateur de son (qui a parlé du TVF des S-770/D-70/MV-30 ?), la M-480 est dépourvue d'étage d'égalisation. En revanche, l'accent à été m1s sur les possibilités de traitement, et nous sommes en présence de six départs auxiliaires ! Les quatre premiers sont « post-fader », et les deux autres commutables pre/post pour l'ensemble de la console.
Si les envois sont exclusivement mono (+4 dB), les retours sont au choix mono ou stéréo (avec commutation +4/-20 dB), selon que l'on y raccorde un ou deux jacks (détection par jack à coupure). Trois doubles potentiomètres se chargent des niveaux d'envoi, et trois autres des niveaux de retour. Ces départs effets, ainsi que le potentiomètre de volume général, sont donc communs aux deux vo1es d'une même tranche.
Qui va là ?
Chacune des tranches se dirige ensuite vers l'une et/ou l'autre des deux sorties stéréo : master et sub. Celles-ci, sont accompagnées d'un panoramique et d'un volume (deux potentiomètres indépendants pour le master double potentiomètre pour le sub). Quant à la sortie monitoring, elle est dupliquée par une prise casque en face avant, tout en incluant un double potentiomètre de volume (pas de panoramique).
Les signaux qui lui sont envoyés proviennent du bus master ou du bus sub. De plus, chaque tranche intègre un interrupteur cue, équivalent à une fonction solo (mono et pre-fader) sur cette sortie monitoring. Si l’activation de la fonction solo (représentée par un témoin lumineux) n’affecte en rien les assignations des tranches aux bus master et sub, elle déconnecte bien entendu la liaison entre ces deux derniers et le circuit de monitoring. Pour en finir avec le routing, un interrupteur « mute » coupe la sortie du bus master, mais pas son envoi vers le monitoring.
A noter que les niveaux de sortie sont visualisables par l’intermédiaire de deux Vu-mètres stéréo (master, monitor/cue) et que la sortie du bus master est également disponible en symétrique (prises XLR).
En cascade
L'une des caractéristiques propre aux consoles Roland, c'est la faculté de « cascader » (chaîner) plusieurs modèles de la marque. La M-480 n'échappe pas à la règle, avec 12 jacks d'entrée a +4 dB réservés à cet effet (master L/R, sub L/R, monitor L/R, auxiliaires 1 à 6).
En connectant quatre en série, vous obtiendrez tout de même un total de 192 voies ! Dans le même style, une entrée « external in » en face avant (composée de deux jacks à -10 dB, avec détection à coupure pour utilisation en mono, et potentiomètre de niveau d'entrée) permettra de diriger un signal supplémentaire vers le bus master (clic métronome, etc).
Le fait que la M-480 n'incorpore aucun potentiomètre linéaire (tous sont rotatifs), ne la destine évidemment pas à l'élaboration de subtils mixages, tâche que l'on réservera au séquenceur, grâce à un habile maniement du contrôleur MIDI numéro 7 (volume). Vous l'aviez compris, la M-480 est spécialisée dans la gestion d'un environnement MIDI, et dans l’exploitation optimale des sorties séparées de vos instruments. Un excellent rapport qualité/prix.
Test réalisé par Christian Braut en avril 1991 (Keyboards Magazine n°43)