Ou comment un standard informatique a révolutionné l'usage des échantillonneurs (sampleurs) auprès des musiciens dans les années 80/90 !
Le SCSI (abréviation de Small Computer System Interface, en anglais dans le texte) remonte à la fin des années 70. A l'origine, c'est l'ingénieur Alan Shugart (également inventeur du lecteur de disquettes et du premier disque dur 5"1/4) qui posa les premières bases de ce standard, sous le nom de SASI (Shugart Associates Systems Interface).
En 1981, Shugart se rapproche de la société NCR Corporation. Ils modifient la norme et la rebaptisent SCSI en 1986. Dixit Wikipedia, le SCSI (ou prononcer SCUZZY en anglais) « est un standard définissant un bus informatique reliant un ordinateur à des périphériques ou à un autre ordinateur. »
Ce standard fut très utilisé dans les années 80 et au début des années 90, notamment par Apple, mais également par de nombreux fabricants d'échantillonneurs, qui trouvaient là un moyen de transmettre des données beaucoup plus rapidement que par MIDI.
On pouvait enfin communiquer rapidement, avec une fiabilité accrue, et ce dans n'importe quel sens : sampleur -> sampleur, sampleur -> ordinateur, sampleur -> CD-Rom. Bref, de quoi accéder en un temps record à des giga de sons ! De plus, on disposait dorénavant d'un accès au stockage efficace et rapide pour ses précieuses informations. Terminée la sauvegarde sur 10 disquettes pour un échantillon, place au disque dur, SyQuest, Magnéto-Optique ou encore Zip et Jaz.
Les règles d’usage
Toutefois, la chaîne SCSI nécessite quelques précautions d'usage pour une utilisation optimale, dont nous allons répéter les quelques principes fondamentaux :
- Une chaîne SCSI peut accueillir jusqu'à 8 appareils simultanément, chacun réglé sur une adresse (de 0 à 7) bien distincte. Vérifiez donc toujours qu'aucun matériel ne possède la même adresse que l'un de ses congénères, sous peine de planter le bus. Le réglage de l'adresse peut se faire via un logiciel ou bien par un compteur manuel situé sur l'appareil et affichant le numéro en cours. N'oubliez pas que par défaut, de nombreuses machines sont réglées sur une adresse impossible à modifier. Dans ce cas, identifiez-la et réglez vos autres appareils sur des numéros différents.
- Achetez des cordons et des câbles de qualité. Quitte à payer un tout petit peu plus cher, vous éviterez des erreurs de transmission ou un appareil non reconnu. De plus, gardez en mémoire qu'une chaîne SCSI ne doit pas dépasser un total de 7 mètres maximum de câble, sachant que l'on doit prendre en compte une certaine marge de cordon non visible à l'intérieur des appareils (environ 20 cm). Dans la pratique, il vaut mieux réduire au maximum la taille de la chaîne : 2 ou 3 mètres au maximum sont conseillés.
- Il ne faut jamais déconnecter un câble SCSI relié à une machine allumée. Même si le courant qui circule à l'intérieur de ces câbles est très faible, on n'est jamais à l'abri d'un court-circuit.
- Toute chaîne SCSI doit être « terminée » afin d'éviter la réflexion des signaux électriques lorsque ceux-ci atteignent la fin de la chaîne. C'est-à-dire qu'en bout de chaîne, si l'appareil n'est pas « auto-terminé » de lui-même, il faudra adjoindre ce que l'on appelle un « bouchon de terminaison » sur l'un des ports SCSI.
Les connecteurs
Les premières interfaces SCSI utilisaient généralement un connecteur à nappe à 50 broches, un peu comme le connecteur à 36 broches utilisé par Centronics pour l'interface parallèle de ses imprimantes. Du coup, ce connecteur a été rapidement baptisé « Centronics SCSI » ou « CN-50 ».
La société Apple, qui fut un précurseur avec ce standard, l’a très vite intégré sur ses machines et utilisait des connecteurs DB-25 qui, également utilisés pour les câbles série RS-232 et pour connecter des imprimantes parallèles, les utilisateurs pouvaient accidentellement essayer d'utiliser de mauvais câbles, puisque l'imprimante et les câbles série s'adaptaient correctement au connecteur. Un des avantages du DB-25 était qu'il était plus petit qu'un CN-50.
Les ordinateurs portables Apple Macintosh utilisaient, quant à eux, un connecteur SCSI externe carré appelé HDI-30 (High Density Interconnect). Ces machines avaient également la possibilité de devenir des « esclaves SCSI » en se mettant en « SCSI Disk Mode », ce qui signifie qu'ils pouvaient apparaître comme des lecteurs de disque lorsqu'ils étaient connectés au contrôleur SCSI d'un autre ordinateur (en utilisant leur disque dur interne). Une fonctionnalité que l’on retrouve dans les machines actuelles de la pomme (mode Target Disk) grâce au FireWire, au Thunderbolt ou encore à l’USB.
Le SCSI et les échantillonneurs
Marque | Modèle | RAM max. (Mo) |
SCSI | Compatibilité |
Akai | S950 | 2,25 | non | Akai S900 / S1000 |
Akai | S1000 | 32 | option | Akai S900 / S950 |
Akai | S1100 | 32 | oui | Akai S900 / S950 / S1000 |
Akai | S2000 | 32 | oui | Akai S900 / S950 / S1000 / S1100 / S2800 / S300 / S3200 / MPC300 - Roland - E-Mu |
Akai | S2800 | 16 | option | Akai S1000 / S1100 |
Akai | S3000 | 32 | option | Akai S1000 / S1100 |
Akai | S3000XL | 32 | oui | Akai S1000 / S1100 |
Akai | S3200 | 32 | oui | Akai S1000 / S1100 |
Akai | S3200XL | 32 | oui | Akai S1000 / S1100 |
Akai | S5000 | 256 | oui | Akai S1000 / S3000 / WAV |
Akai | S6000 | 256 | oui | Akai S1000 / S3000 / WAV |
Akai | MPC2000 | 32 | oui | Akai S900 / S950 / S1000 / MPC60 |
Akai | MPC3000 | 16 | oui | Akai S1000 / S3000 |
E-Mu | E IV | 128 | oui | E-mu E IIIx / E-mu II - Akai S1000 / S1100 |
E-Mu | E 4x | 128 | oui | E-mu - Akai S1000 / S1100 - Roland S-700 |
E-Mu | E6400 | 128 | oui | E-mu - Akai S1000 / S1100 - Roland S-700 |
E-Mu | ESI4000 | 128 | oui | E-mu E IIIx / ESI32 / Emax II - Akai S1000 / S1100 - Roland S-700 |
E-Mu | E-Synth | 128 | oui | E-mu - Akai S1000 / S1100 - Roland S-700 |
Ensoniq | ASR-10 | 16 | option | Akai S1000 / S1100 - Roland S-700 |
Roland | S-750 | 18 | oui | Roland S-550 / W-30 |
Roland | S-760 | 32 | oui | Roland S-550 / S-750 / S-770 / W-30 - Akai S1000 / S1100 (CD-Rom via SCSI) |
Roland | S-770 | 16 | oui | Roland S-330 / S-550 |
Kurzweil | K2000 | 64 | oui | Ensoniq EPS16 / ASR-10 - Akai S900 / S950 / S1000 - Roland S-750 / S-770 - WAV - AIFF |
Kurzweil | K2500 | 128 | oui | Ensoniq EPS16 / ASR-10 - Akai S900 / S950 / S1000 - Roland S-750 / S-770 - WAV - AIFF |
Kurzweil | K2600 | 128 | oui | Ensoniq EPS16 / ASR-10 - Akai S900 / S950 / S1000 - Roland S-750 / S-770 - WAV - AIFF |
Yamaha | A3000 | 128 | oui | WAV - AIFF |
Dossier réalisé en août 1998 par Ludovic Gombert (Keyboards magazine n°HS 18)
Mise à jour : septembre 2019