Je vous l'accorde, le déballage du KMX ne vous plongera pas dans un état de transe et de fébrilité. Il n'empêche qu'investir dans une matrice de raccordement est la condition sine qua non du fonctionnement rationnel d'un MIDI network, comme on dit dans les milieux bien introduits...
Le KMX MIDI Central est physiquement rackable sur deux unités. La façade arrière est garnie de 31 connecteurs MIDI (répartis en 15 entrées et 16 sorties), ainsi que d'une prise pour raccordement dune alimentation 9 volts externe, fournie avec l'appareil. L’interrupteur de mise en/hors tension brille par son absence, ce qui n'est guère pénalisant pour une machine destinée à être constamment en service.
La programmation d'un patch est enfantine. Le routing des entrées vers les sorties se visualise par deux rangées de LED horizontales, affectées respectivement aux 15 entrées (rangée du haut) et aux 16 sorties (rangée du bas). Il convient premièrement de sélectionner l'une de ces 16 sorties à l'aide des curseurs de défilement droite et gauche, pour ensuite décider de la provenance du signal entrant.
Pour ce faire, il suffit d'enclencher l'un des switches MIDI IN, situés entre les deux rangées de LED. Sauf exception, la pression sur l'un de ces switches annule l'affectation précédente, puisqu'une seule entrée peut être dirigée vers une sortie.
Un subtil mélange
L'exception, c'est bien entendu la fonction MIDI merge, réservée physiquement aux entrées 1 et 2. Le mélange de deux signaux MIDI (contrairement à celui de deux signaux audio), pose des problèmes de logiques complexes, notamment en ce qui concerne les messages « real time ». Il est en effet impossible de mixer deux horloges MIDI !!! Le KMX se joue intelligemment de cette difficulté.
Il considère que ces messages en temps réel seront pris en compte par la première des deux entrées à recevoir une commande « MIDI start » et automatiquement filtrés par la seconde. A réception d'une commande « MIDI stop » à cette première entrée, on repart à zéro. Ce qui signifie que si la seconde entrée reçoit à son tour un message « MIDI start » la procédure s'inverse.
En sacrifiant deux des voies du patch, il n'est pas interdit d'outrepasser la dépendance physique de la fonction merge aux entrées 1 et 2. En connectant par exemple les sorties 15 et 16 aux entrées 1 et 2, deux des sorties 3 à 14 connectées aux entrées 15 et 16 se retrouveront mergées aux sorties 1 et 2. Aspirine ?
Tout un programme
La mémoire du KMX contient 99 emplacements qui répondent au doigt et à l’œil aux messages de changement de programme, et ce uniquement sur les entrées 1 et 2. Pour chacune de ces entrées, vous pourrez choisir un numéro de canal, associé d'une plage de réponse aux « program changes ». Grace à cette plage, il vous sera possible d'utiliser pour le KMX un canal MIDI déjà affecté à un générateur de sons.
Le KMX répondra par exemple aux changements de programme 0 à 63 (plage spécifiée) tandis que les patches de votre générateur se répartiront entre le 64 et le 127.
Et un canal de gagné, un !
Que rajouter ? L'atout majeur du KMX MIDI Central tient dans son grand nombre d'entrées/sorties. Fonctionnellement, la simplicité d'emploi (quatre pages de notice), le MIDI merging, la réponse aux program changes, en font un outil tout à fait performant, pour 600 € TTC (prix public généralement constaté au 1/3/89).
Test réalisé par Christian Braut en avril 1990 (Keyboards Magazine n°32)